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Je crains mais j'assume.

Rien ne s'oppose à l'ennui

8 Octobre 2014 , Rédigé par Cadavre exquis Publié dans #crainte consciente

C'est bien encore ces "idées vagabondant" qui me conduisent à reparler de ça. L'ennui, je l'ai déjà traité par ailleurs, à la faveur de cette haine que l'on localise contre soi, renversée contre soi.

 

 

 

 

 

 

 

"Rien ne s'oppose [...] " est en quelque sorte sous OPA littéraire... Et pourtant tout s'y oppose aussi. On retiendra deux titres dans la littérature du 20ème siècle, tant pis pour le reste. Dans l'ordre chronologique, puisqu'il s'agit bien de temps, toujours. "A la recherche du temps perdu" et "Voyage au bout de la nuit". Deux quêtes de soi. la première épouse la mémoire au travers d'une écriture suffocante et où l'on respire à la virgule près. Proust nous dit d'ailleurs que :

"L'oubli est un puissant instrument d'adaptation à la réalité parce qu'il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle."

La seconde, qui m'intéresse davantage pour mon propos, est celle du voyage intérieur. Céline décrit la figure du vagabond chez Bardamu, figure qu'il crée à mesure qu'il la vit, l'éprouve et la hait tout à la fois. 

"C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir."

Devenir soi-même, un drôle de voeu en définitive. "Je est un autre", c'est rimbaldien, que viennent faire les autres dans cet intime-là? Le tranches de vie nous contraignent parfois à des vagabondages intermittents, autant qu'une dépression suit la saisonnalité. Combien de "Saison en enfer"? "Jadis, etc." Le vagabondage, l'errance, très peu pour moi l'indistinction. L'un divague, l'autre dérive. Un vagabond buissonnier se laisse aller au gré des rêves, décrampronne son esprit à ce qu'il croyait jusqu'ici bien l'accrocher. L'altérité de l'intimité s'invite au festin du sensible.

Les sensations, ce ne sont jamais que ces choses incomplètement transcriptibles. Elles demeurent au fond de l'âme, une mise en maux. Simple écume de sens, elles balancent, d'un côté puis l'autre. Les insomnies répétées n'y changent rien. Il s'agit bien toujours d'un ailleurs en va-et-viens.

Les événements ces temps-ci, comme ces temps autres, d'ailleurs, voudraient s'attacher à la folle simplification d'un Soi contre un Autre. Effets de discours et autres litanies disloquantes, reprennent des mots comme "Barbare", étymologiquement la langue de l'autre, l'étranger et son charabia. Segmentation facile d'un autre hors de soi, qui ne serait pas nous. Une tyrannie de l'audience qui croit rassembler les foules, et que l'on souhaiterait pourtant voir levée. L'autre, ce sera toujours moi.

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S
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> <br /> Cordialement
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T
Merci beaucoup pour ce post. Continuez.
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